Ce que nous disent les Gilets Jaunes…

Le week-end dernier, je suis allée à la rencontre des Gilets Jaunes de ma circonscription, à Chemillé.

 
J’y ai vu une quarantaine ou une cinquantaine de citoyens qui se relaient – ce qui représente de nombreuses personnes, ainsi que des soutiens importants de la part des automobilistes, tout cela dans la bonne humeur.
 
J’ai rencontré des gens de tous âges, des gens réfléchis, des hommes et des femmes déterminés, qui travaillent, qui travaillent dur… et qui ont pourtant du mal à boucler leurs fins de mois.
Nous avons parlé de ceux qui, dès l’âge de 55 ans, se voient poussés vers la sortie ; des indépendants, artisans, des salariés qui font beaucoup de kilomètres chaque jour, et qui n’ont pas assez pour investir dans une nouvelle voiture, malgré une aide financière de l’Etat ; des salariés à temps partiels, pour lesquels rien n’est possible ; des chauffeurs routiers qui, pendant leur pause, chargent et déchargent leur camion ; du coût de fonctionnement de l’Assemblée Nationale et de l’indemnité des députés ; des syndicats ; de l’éloignement des gouvernants ; de la grande distribution qui met la pression sur ses salariés et fournisseurs ; et de la nécessité de la transition écologique, aussi…
 
Bref, des sujets nombreux et divers ont été abordés et un point commun transparaît : le niveau de vie et ses écarts. Rappelons qu’un tiers des salariés français gagnent moins de 1.500 € par mois. La question de la justice, ou plutôt du sentiment d’injustice est fortement ressenti et partagé, ainsi que le constat selon lequel le travail ne paie pas suffisamment et que le SMIC est faible, trop faible.
On le sait, je le sais, et il faut que cela change. Ce constat est au cœur de mon engagement ces 18 premiers mois à l’Assemblée, et je ne compte pas le perdre de vue. Rapporteure pour le budget de la solidarité, de l’insertion et de l’égalité des chances, j’ai travaillé, en lien avec le Gouvernement, à la revalorisation exceptionnelle de la prime d’activité mais aussi à d’autres mesures déjà prises, visant à augmenter le salaire net. Parmi ces mesures prises depuis notre élection :
– Hausse de la prime d’activité de 10€ par mois en novembre 2018 ;
– Nouvelle hausse de la prime d’activité de 30€ par mois en juin 2019 ;
– Suppression des cotisations pour les salariés, représentant 22 € de hausse d’un salaire net mensuel à ce jour au niveau du SMIC (+ 14 € en janvier + 8 € en octobre) ;
– Défiscalisation des heures supplémentaires, qui sera mise en place à partir du septembre 2019. Elle représentera une hausse de 216 € par an pour un salarié au SMIC effectuant 12h supplémentaires par mois ;
– Elargissement du dispositif d’indemnités kilométriques aux petites cylindrées (qui permet de déduire de ses revenus déclarés aux impôts les frais liés aux déplacements professionnels);
– Suppression de la taxe d’habitation par tranches s’échelonnant de 2018 à 2020…

Est-ce à dire que ces mesures sont suffisantes ?

 
Surtout pas… Le mouvement des Gilets Jaunes nous confirme que nous devons aller plus vite et plus fort dans la revalorisation du pouvoir d’achat. C’est au cœur de notre projet, et c’est le sens de la proposition que j’ai formulée auprès du gouvernement et du Premier Ministre cette semaine.
Comme l’ont expliqué le Président de la République et le Premier Ministre cette semaine, une concertation locale concernant la mise en œuvre de la transition écologique va être organisée partout en France ; j’invite toutes celles et ceux qui le souhaitent à y participer. Pour ma part, en attendant ces premières réunions, je reste disponible pour rencontrer ceux qui le veulent soit à ma permanence, dans les mairies, ou autres lieux. Avec mes collègues députés de Maine-et-Loire, conscients de l’impérieuse nécessité de dialoguer et d’échanger, nous œuvrons en ce moment pour que des rencontres soient possibles avec les représentants de cette mobilisation.